Manon : "Participer aux Sciences de l’Ingénieur au féminin a créé une nouvelle vocation pour moi"

Publié le 30 novembre 2017

Marraine-étudiante à l'ESAIP, Manon a découvert le métier d'ingénieur après avoir participé à la Journée Nationale des Sciences de l'Ingénieur au Féminin, co-organisée par Elles Bougent et l'UPSTI. Découvrez son témoignage.

Manon Debray, marraine étudiante Elles BougentBonjour Manon. Peux-tu nous raconter le parcours que tu as suivi avant d'intégrer l'ESAIP ?

Je n'ai pas suivi un cursus classique, contrairement à la plupart des autres étudiantes. J'ai fait un bac technologique STI2D avec option informatique, puis j'ai intégré un DUT Qualité Logistique Industrielle Organisation, à l'IUT de Nantes. Comme j'avais de bons résultats, j'ai poursuivi mes études dans une école d'ingénieurs, à l'ESAIP, en me spécialisant en gestion des risques. Je suis actuellement en 4e année, en filières sécurité, prévention des risques et environnement.

Qu'est-ce qui t'a motivé pour suivre une formation d'ingénieure ?

J'ai eu ce déclic grâce à l'association Elles Bougent. En 2e année, j'ai rencontré des marraines à l'occasion des Sciences de l'Ingénieur au Féminin. Je me souviens qu'il y avait des marraines qui venaient d'entreprises, telles que Total, Dassault, EDF ou encore Naval Group. Ce sont des entreprises que je trouvais très intéressantes et elles avaient toutes des postes et des responsabilités variées. Lors des tables rondes avec des marraines étudiantes, j'ai pu poser des questions. Elles m'ont rassuré sur les doutes que je pouvais avoir vis-à-vis de mes études et des concours d'entrée pour intégrer une école d'ingénieurs.

La dernière édition des SI au Féminin s'est déroulée il y a quelques jours. Quel souvenir as-tu gardé de l'intervention à laquelle tu as participé et ce qu'elle t'a apporté ?

Avant cette journée, je ne savais pas à quoi correspondait le métier d'ingénieur. Participer aux Sciences de l'Ingénieur au féminin a créé une nouvelle vocation pour moi. J'ignorais que l'on pouvait devenir ingénieur à partir d'une formation en bac+2 ! J'ai découvert qu'il existait plein de formations différentes pour devenir ingénieur et qu'il ne faut pas forcément faire un très bon bac S et avoir 16 en maths.

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Manon : "L'expérience sur le terrain, ça ne s'invente pas !"

Tu es actuellement en alternance au sein de Naval Group. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ta mission ?

J'ai toujours été fascinée par le milieu de la défense, j'ai un grand frère militaire marin. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi de faire mon alternance chez Naval Group. Comme j'étais acceptée dans 5 entreprises différentes, pouvoir intégrer cette grande entreprise était une très belle opportunité pour moi. Je suis qualiticienne du système management de la qualité. Pour ma 2e année d'alternance, je travaille sur des enjeux de sécurité, avec des aspects plus humains, la sensibilisation des personnes…

Quelle est la particularité de ce métier ?

Etre ingénieur QSE est un métier très transverse, qui nous permet de travailler sur des thématiques très variées (accident de travail, risques environnementaux, gestion des audits). Je suis en contact avec tous les services de l'entreprise. En tant qu'ingénieur, on touche à tout !

Quels sont les avantages, selon toi, de suivre une formation d'ingénieur en alternance ?

Le premier avantage non négligeable, c'est le financement. Ensuite, parce qu'en étant en région Pays de La Loire, je fais partie de l'Institut des techniques d'ingénieurs et d'industrie, qui est un regroupement de tous les apprenti.e.s en BTP, mécanique, informatique… Cela me permet d'avoir une plus grande vision du monde de l'industrie. Grâce à mon alternance, j'ai aussi pu découvrir le milieu de l'entreprise, mettre en application les connaissances que j'avais apprises à l'école. L'expérience sur le terrain, ça ne s'invente pas ! Cela fait une grande différence sur le CV avec cette expérience. De plus, cette formation permet de réaliser un stage dans une entreprise étrangère, et donc de découvrir une nouvelle culture ainsi que de nouveaux modes de fonctionnement.

Manon : "On m'a fait comprendre que ma présence dans cette filière était légitime !"

Tu es également marraine-étudiante au sein de l'association Elles Bougent. En quoi consiste ce rôle pour toi ?

Je fais du parrainage et de la communication. En tant que marraine-étudiante, cela m'arrive de revenir dans mes anciens établissements, comme à l'IUT de Nantes, où j'ai pu partager mon parcours. Je m'investis dans toutes ces actions, au sein de la délégation Elles Bougent Pays de La Loire, pour essayer de susciter de nouvelles vocations, comme cela a été le cas pour moi il y a quelques années.

Comment se déroulent tes interventions lorsque tu te rends dans un établissement ?

Comme je suis assez jeune, je me mets à leur place. J'essaie de les intéresser, répondre à leurs questions, être la plus accessible possible pour elles et faire en sorte qu'elles aient confiance en elles. J'ai eu la chance d'être une fille dans une classe de 30 garçons. On a pu suivre pas mal d'actions, comme celles d'Elles Bougent, pour qu'on ne se sente pas isolées. Il faut savoir qu'en bac techno, il y a 99% de garçons. Grâce aux actions comme les SI au Féminin, on m'a fait comprendre que ma présence dans cette filière était légitime.

As-tu un message à faire passer aux collégiennes / lycéennes qui sont en train de te lire ?

Ne pas hésiter à tenter leur chance, gagner en confiance en elles, foncer ! Le métier d'ingénieur, ce n'est seulement être ingénieur généraliste dans un domaine technique. Il y a toute une gamme de spécialisations dans un grand nombre de secteurs. Il faut qu'elles trouvent un domaine qui leur plaise. Il faut essayer ! Avec un peu de chance, beaucoup de travail et de la motivation, elles peuvent y arriver.

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